HAVRE DE CRÉATION
J’aime cette pépite cachée qu’on se transmet de bouche à oreille, ce lieu totalement atypique à Salernes, le studio de musique et d’enregistrement de Victor Vagh. Dans la cour d’immenses poteaux en céramique rose et un avion de chasse habillé de terre cuite donnent le ton. Ici la création bouillonne. La maison, ancienne fabrique de céramique d’Alain Vagh, 2000m2 tout en coins et recoins colorés, est habitée d’une multitude de collections et meubles vintages. Au bout d’un dédale de terrasses, la résidence d’artistes dévoile un studio ultra équipé. Atypique et chaleureux, patiné par l’amour de celui qui l’a créé, nous entrons dans ce temple dédié à la musique que Victor Vagh a commencé à construire à 13 ans, adossé à l’usine dont les fours tournaient alors nuit et jour. Plus autodidacte qu’élève assidu du conservatoire, la musique est arrivée dans sa vie par la céramique dont son père a recouvert le grand piano de concert des sœurs Labèque. Un instrument unique qui attire les musiciens renommé
Beaucoup de gens rêvent d’être musicien mais tout le monde ne se construit pas un studio d’enregistrement ? C’est vrai ! j’ai eu la chance, d’avoir des parents un peu fous qui m’ont tout de suite pris au mot en me donnant cet espace pour m’exprimer et mériter mon rêve. Grace au numérique on pouvait se faire la main entre potes avec une batterie, un ordi et une carte son. Je me suis professionnalisé au fil des années. Il m’a fallu 10 ans avant de prétendre accueillir d’autres musiciens.
Tu l’as fabriqué de tes mains ?
Vrai patchwork très local de terre cuite brute, pierre de lave, bois et mousse alvéolée de studio, je l’ai fait à l’instinct et refait plusieurs fois. L’esthétique aussi est importante pour se sentir bien en travaillant. Les meubles vintages font partie de mon ADN. Mes parents sont amoureux des objets qu’ils accumulent et comme ils en ont trop je leur en ai piqué. Tout ça cohabite avec la haute technologie permettant de faire du live, le dernier cri pour l’enregistrement. Back line il y a le piano à queue, un autre demi-queue, de vieux orgues et synthés. Il y a une vingtaine d’année, à la
fermeture du célèbre studio de Miraval, j’ai racheté le Fender Rhodes ayant servi pour des centaines d’enregistrements, de Sade, AC-DC, Pink Floyd, à la grande variété française. Et une clavinet, petit instrument très utilisé par Stevie Wonder. Ils servent pour mes propres productions avec Flavia Cohelo et Cezare et pour des arrangements avec d’autres groupes accueillis en résidence de création. Ils viennent s’inspirer des énergies de ce lieu multi forme pour créer, faire du mixage, des albums, très loin de Paris où j’ai aussi un tout petit studio. Je les entraine ici, à 4h de TGV, où ils changent de monde, le temps passe différemment et la musique se créée autrement en immersion dans une bulle. Ils peuvent rester entre eux ou solliciter ma collaboration artistique et celle technique de l’ingé son Adam Bastard.
Quels artistes as-tu accueilli ici ?
Manu di Bango, Tony Allen, David Walters, Flavia Coelho dont le 5ème et dernier album a été écrit, travaillé et enregistré ici, Cheikh Lo, Plaza Francia (Gotan Project), Patrice, Yaniss Odua, Gael Faye, Mory Kante, Les Nubians, U Roy, Oumou Sangare, Kana, La Dame Blanche, Philippe Katerine, Victoria Bedos, Julien Baer, Gari Greu (Massilia Sound System), Czesare… l’un des derniers, le chanteur NiKola avec son groupe, en tournée en première partie de Grand Corps Malade, n’a pas dormi ni éteint le studio pendant 5 jours ! Ils étaient hagards quand je les ai ramenés à la gare ! On ne cherche pas à faire du remplissage. Seul à gérer le studio, je suis souvent à Paris ou en tournée, mais ceux qui viennent reviennent d’un album à l’autre. Le studio est en constante évolution et je réfléchis à transformer le bar en studio pour orchestre !
Musicien, tu es aussi producteur ?
Par nécessité, avec Flavia, j’ai monté un vrai label d’édition Vagh & Weiman Music. Je me suis structuré avec un distributeur et un tourneur pour accompagner le projet. Depuis 15 ans je porte la casquette de manager pour Flavia et pour Cezare depuis 3 ans. J’aime cette mission à 360 degrés.
EN TOURNÉE SUR SCÈNE AVEC FLAVIA COELHO. CZESARE, LAURÉATE DES RENCONTRES D’ASTAFFORT DEFRANCIS CABREL : +100 DATES ETPREMIÈRES PARTIES, (FEU CHATERTON, NOVEMBER ULTRA, M ET JAIN AU ZÉNITH)
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